mardi 8 décembre 2015

Pourquoi la Ligue 1 devrait s'inspirer de la stratégie Social Media de la MLS

Ce dimanche s'est jouée la finale de la MLS, la Major League Soccer, le championnat de football (soccer) nord-américain. Les Timbers de Portland ont battu les Columbus Crew sur le score de 2 à 1. L'occasion de s'intéresser à cette ligue dont les clubs communiquent de manière remarquable sur Internet et notamment les réseaux sociaux. Un exemple dont la Ligue 1 et ses clubs pourraient s'inspirer.


crédit photo 






vendredi 30 octobre 2015

Top 5 des spots de pub diffusés pendant la Coupe du monde de rugby

Une Coupe du monde d'un sport majeur est toujours un événement pour les supporters, mais également les annonceurs. Qu'ils soient partenaires ou non de l'événement, c'est une opportunité pour les marques de communiquer à travers le sport et en l’occurrence ici le rugby, pour toucher une cible captivée par l'événement, tout en mettant en valeur leur créativité.







mardi 27 octobre 2015

Un dispositif de brand content musical pour Pull&Bear

Pour promouvoir sa nouvelle collection, la marque de vêtements Pull&Bear vient de lancer un projet musical original sous le nom de #bemorebarrio. En faisant interpréter une chanson écrite pour l'occasion par différents artistes, la marque a conçu un projet musical international s'inscrivant dans un dispositif de brand content au service de la nouvelle collection éponyme.



Pull&Bear est une enseigne de prêt-à-porter que j'affectionne particulièrement, notamment pour ses chaussures. Une autre chose que j'aime chez eux, c'est leur dernière opération de communication s'articulant autour de leur nouvelle collection automne/hiver. Cette collection s'inspirerait du concept du quartier, comme "un espace de culture locale qui s'inscrit dans un processus de mondialisation". Pour en faire la promotion, la marque a fait appel au groupe de musique australien Sheppard pour écrire et composer un morceau qui serait le reflet de cette collection.



Cette chanson, intitulée Be More Barrio, comme la collection, a ensuite été reprise par 6 autres artistes ou groupes. Les reprises ont été filmées dans des lieux qu'ils ont choisi au sein de leur quartier respectif. Elles sont accompagnées par des vidéos dans lesquelles les artistes mettent en lumière leur propre quartier et témoignent du lien qu'ils entretiennent avec lui.




L'ingéniosité de la campagne est d'avoir fait appel à des artistes émergents et populaires sur les réseaux sociaux et plus précisément YouTube. Ils sont également adeptes des reprises, c'est généralement ce qui les ont fait connaître sur le web. Ainsi, alors que les vidéos témoignages sont diffusées sur la chaîne de Pull&Bear, les vidéos des reprises sont diffusées, elles, sur les chaînes des artistes, ce qui permet à la marque de toucher les communautés de fans de ces artistes ayant collaborés au projet.











A noter que dans les vidéos, les artistes portent des vêtements issus de cette nouvelle collection. Un placement de produits qui paraît évident et qui est réalisé de manière beaucoup plus subtile qu'à l'habitude dans les clips musicaux. Les vêtements portés par les artistes sont ainsi proposés à l'achat sur les pages web dédiées aux artistes sur le site web de l'enseigne. Par contre, la collection aurait pu bénéficier d'une meilleure exposition à l'intérieur même des vidéos en utilisant des fiches interactives présentant les vêtements concernés.

En parallèle à ce dispositif musical, un projet photographique reprend le concept de l'opération. Ainsi, des mannequins présentent les vêtements de la collection en immersion dans les quartiers les plus authentiques du monde. Un appel à contributions sur les réseaux sociaux sous le hashtag #bemorebarrio permet à chacun de participer au projet.

J'aime beaucoup l'ensemble de ce dispositif, à la fois dans son concept et sa réalisation. Pour une enseigne de prêt-à-porter comme Pull&Bear qui s'adresse à une cible jeune et urbaine, proposer un projet musical international ayant pour thématique les quartiers urbains lui permet de présenter sa nouvelle collection de façon atypique, tout en affirmant son territoire de marque. De plus, la musique étant l'un des meilleurs moyens pour toucher les jeunes, notamment sur Internet, je trouve très intéressant l'idée d'utiliser ce support tout en faisant appel à des artistes choisis à la fois pour leur popularité sur le web mais également pour leur travail. De nombreuses marques communiquent à travers la musique et les musiciens, mais ici, Pull&Bear, en produisant soi-même du contenu musical à son image, communique de manière plus naturelle et pertinente. Quant à l'appel à contributions sur les réseaux sociaux, il permet de viraliser la campagne auprès de la cible recherchée.

On peut regretter cependant l'absence d'artistes français ou vivant en France dans ce projet, de même que les reprises soient peut-être trop proches musicalement et pas suffisamment originales à mon goût. Enfin, on peut rapprocher ce dispositif de brand content musical du projet 3 Artists, 1 Song de la marque Converse. Un concept assez proche réunissant trois artistes aux univers différents pour réaliser un morceau dont le clip expose les chaussures de la marque. Un concept assez proche mais néanmoins inversé (+ d'infos sur le projet dans un précédent billet).



mercredi 21 octobre 2015

Un dispositif transmedia impressionnant pour le film Seul sur Mars

Le blockbuster Seul sur Mars est l'un des films les plus attendus de l'année. Numéro 1 du box office américain plus de deux semaines après sa sortie, il a pu bénéficier d'une campagne de promotion à sa mesure. A l'occasion de sa sortie en France, j'avais envie d'analyser en particulier le dispositif transmedia utilisé pour en faire la promotion, en intégrant le film dans le monde réel.




C'est aujourd'hui que sort sur nos écrans français le film Seul sur Mars, (The Martian en VO), réalisé par Ridley Scott. Adapté d'un roman d'Andy Weir, le film raconte l'histoire de la mission Ares III dont l'objectif est l'exploration de la planète Mars. L'histoire ayant lieu dans un futur proche et faisant écho à la conquête martienne en projet, il a été très pertinent de disperser la narration en l'intégrant à notre monde réel afin de nous immerger au plus près de l'histoire. Ainsi, en exploitant les réseaux sociaux et en bénéficiant de partenariats, cette conquête martienne fictive nous semble presque réelle.

Une chaîne YouTube de la mission spatiale

Pour faire la promotion d'un film à gros budget, il est d'usage d'alimenter le web de teasers en complément des bandes-annonces, afin de susciter de l'attente et de la curiosité autour de ces films. Le cas du nouveau film Star Wars en est un parfait exemple. Pour Seul sur Mars, quatre mois avant la sortie américaine du film, une vidéo teaser a été publiée sur YouTube. Dans cette vidéo, Mark Watney, le personnage principal du film et membre de la mission spatiale nous présente les autres membres d'équipage du vaisseau Hermes, peu de temps avant le décollage. Cette vidéo a comme particularités de ne pas apparaître dans le film et d'être publiée sur une chaîne YouTube dédiée à la mission Ares III et non au film lui-même. 


La création d'une chaîne YouTube dédiée à la mission, permet de développer la narration du film dans un univers réel qu'est celui de YouTube, afin d'immerger l'internaute dans l'univers fictif du film. De même, l'absence de la bande-annonce sur cette chaîne renforce ce caractère crédible et immersif. D'autres vidéos seront par la suite publiées sur la chaîne jusqu'à la sortie du film et notamment une vidéo présentée comme étant un épisode spécial de l'émission StarTalk. Cette émission qui existe réellement, est présentée par l'astrophysicien Neil deGrasse Tyson, qui ici nous présente les enjeux et les dangers de la mission.  


Les contenus publiés sur cette chaîne sont (j'imagine) absents du film et participent à sa promotion, tout en apportant au futur spectateur des éléments supplémentaires qui enrichissent l'expérience cinématographique. Cependant, la chaîne fait la promotion des comptes du film sur les réseaux sociaux et incite les visiteurs à acheter leur billet, ce qui rend l'expérience beaucoup moins immersive finalement.

Un spot de pub pour Under Armour

Parmi les vidéos publiées sur cette chaîne YouTube, une autre a particulièrement attiré mon attention. Il s'agit d'une vidéo intitulée Leave Your Mark mettant en scène le personnage principal du film, Mark Watney dans ce qui ressemble à un spot de publicité à la fois pour le projet Ares et pour la marque Under Armour, dont l'astronaute serait l'ambassadeur. On y retrouve d'ailleurs tous les codes des spots de publicités pour les équipementiers sportifs.

Ce spot, non présent dans le film, participe au processus de teasing pour sa promotion, tout en intégrant une marque partenaire. Cette technique de placement de produit appliquée au cinéma est très habile car moins intrusive et permet une forte exposition dans le sens où ce spot devient lui-même un teaser du film. Un spot dont la signature Leave Your Mark, uniquement appliquée à celui-ci comporte un jeu de mots malin avec le prénom de l'astronaute.

Un hashtag #BringHimHome 

Mark Watney étant resté bloqué sur Mars, un hashtag a été lancé sur les réseaux sociaux avant la sortie du film, incitant les internautes à se mobiliser. Cette technique est très astucieuse, car en nous incitant à viraliser la mobilisation à travers ce hashtag, nous faisons la promotion du film. Une promotion d'autant plus stimulante et engageante, car à la place de partager une simple vidéo ou une photo promotionnelle, nous participons à l'extension narrative du film sur les réseaux sociaux de notre monde réel, et participons à notre façon au film.



Un guide de la mission

Sur le site web du film est disponible en téléchargement un guide de la mission Ares III. Le document de 17 pages nous présente tous les détails de la mission à venir, avec ses objectifs, les portraits des membres de l'équipe, des photos de simulation ou encore un message du directeur de la NASA (celui du film). Un guide sorti tout droit de l'univers du film et qui nous permet de nous y immerger davantage tout en découvrant des éléments qui ne seront pas forcément présentés dans le film.

Une carte de la planète Mars sur Bing

En partenariat avec Microsoft et son moteur de recherche Bing, une carte de la planète Mars a été conçue à partir de l'outil Bing Maps. Les internautes sont ainsi invités à explorer la planète sur laquelle sont indiqués par exemple les cratères répertoriés, l'emplacement de modules entrés en contact avec la planète, ou encore le parcours de l'astronaute. Une version sans spoiler de la carte est disponible, occultant les éléments révélés dans le film. Plus d'infos ici.


Un jeu vidéo

Un jeu vidéo payant a été développé sur mobile. Il permet aux joueurs de secourir le personnage principal du film, en prenant la place de son seul contact sur Terre au sein de la NASA. L'objectif est de le maintenir en vie en l'aidant à prendre des décisions grâce aux informations disponibles auprès de la NASA ou ses signes vitaux. Le jeu est également compatible sur Apple Watch. Les déclinaisons des blockbusters en jeux vidéo sont assez courantes, mais ici, le joueur évolue de manière particulièrement immersive dans l'univers du film, en interagissant directement avec le personnage central.


Un partenariat avec la NASA

Enfin, le film a pu bénéficier d'un partenariat avec la NASA, lui apportant un support technique et scientifique pour qu'il soit le plus crédible possible. L'agence est présente dans le film, notamment à travers son logo omniprésent et a même participé à sa campagne de promotion. Le film a par exemple été diffusé en avant-première mondiale le 19 septembre à bord de la station spatiale internationale et une session questions/réponses a été organisée entre les acteurs du film et les astronautes de la station.


Ce partenariat légitime a pu être bénéfique aux deux parties, puisque cela a permis à la NASA de gagner en visibilité et en crédibilité auprès de l'opinion publique et des décideurs, dans son projet d'envoyer IRL une équipe sur la planète Mars.

De même, la confirmation récente par la NASA de la présence d'eau sur la planète Mars, quelques jours avant la sortie américaine du film ne pouvait pas mieux tomber. Un rapprochement entre les deux actualités qui a forcément été beaucoup commenté, comme ici par Jimmy Kimmel:




Nombreux sont les films à développer des dispositifs transmedia, notamment pour en faire leur promotion. Je peux citer comme autre exemple celui du film Batman vs Superman avec le développement de la présence en ligne de LexCorp (plus d'infos). Mais ici, la force du dispositif transmedia du film Seul sur Mars réside principalement dans les liens étroits existant entre le film et la NASA, par leur partenariat et leur actualité respective, repoussant encore plus la frontière entre fiction et réalité. Un dispositif transmedia impressionnant, qui brille par sa pertinence et également par sa densité en exploitant de nombreux supports de notre quotidien. Le futur spectateur est alors en totale immersion dans l'univers du film, ce qui enrichit considérablement son expérience cinématographique.



mercredi 16 septembre 2015

Un retour à l'authenticité dans la communication autour du rugby à l'approche de la Coupe du monde

La marque de bière irlandaise Guinness a marqué les esprits avec ses deux derniers spots présentant le parcours de l'ancien joueur Springbok Ashwin Willemse et surtout du gallois Gareth Thomas évoquant son homosexualité. Ces deux spots poignants s'inscrivent dans une tendance pour les annonceurs liés au rugby avec un retour à l'authenticité.









vendredi 26 juin 2015

Les 5 raisons qui démontrent pourquoi Daenerys Targaryen ferait une excellente Community Manager

Daenerys du Typhon, de la Maison Targaryen, suzeraine légitime des Sept Couronnes, reine des Andals et des Premiers Hommes, mère des dragons. Autant de titres pour désigner l'un des personnages les plus emblématiques de Game of Thrones. Une reine dotée de nombreuses qualités pouvant s'appliquer au Community Management et qui en feraient d'elle une Community Manager remarquable.


La saison 5 de la série Game of Thrones s'est achevée il y a peu. C'est donc l'occasion pour moi de m'intéresser à ce personnage majeur qui m'a particulièrement marqué par ses aptitudes en stratégie, diplomatie, leadership et potentiellement en Community Management. J'ai ainsi pu identifier 5 aptitudes chez elle qui sont recherchées dans ce domaine.

Remarque: Ce billet concerne les 5 premières saisons de la série tv (et non les livres). Il peut par conséquent contenir des spoils si vous n'avez pas vu tous les épisodes.


1. Un sens de l'adaptation à un environnement étranger


Être Community Manager, c'est avant tout s'adapter à l'univers d'une marque, d'une entité, en maîtrisant sa culture, sa cible, son environnement, ses codes, afin de devenir son porte parole sur les réseaux sociaux. Ce sens de l'adaptation, Daenerys l'a démontré à de multiples reprises tout au long de son ascension. Vivant en exil sur un continent étranger, elle s'est mariée au Khal Drogo, chef des Dothrakis, une tribu au mode de vie totalement différent du sien. Pourtant, elle réussit à s'intégrer parfaitement à cette nouvelle communauté, en apprenant rapidement leur langue et en s'adaptant à leurs coutumes. La scène la plus marquante est lorsqu'elle mange le cœur d'un cheval lors d'une cérémonie en l'honneur de son futur fils (saison 1, épisode 6). Elle se fait alors acclamée par son nouveau peuple. C'est ainsi qu'en peu de temps elle réussit à se faire acceptée, respectée et aimée par la communauté Dothraki dont elle devient une membre légitime. Ce sentiment d'appartenance à cette communauté se manifeste notamment par la distance progressive qu'elle marque avec son frère et cet échange avec Jorah Mormont (saison 1, épisode 3):  "You're learning to talk like a queen. Not a queen, a Khaleesi", illustrant sa parfaite intégration et adaptation à sa nouvelle communauté.



2. Un pouvoir de fédération impressionnant


Dans sa quête d'élargissement de sa communauté, un Community Manager doit réussir à fédérer autour de la marque dont il administre la présence sur les réseaux sociaux. C'est l'aspect stratégique de ce métier, où le choix des stratégies éditoriales appliquées à chaque outil doit lui permettre de rassembler la plus grande communauté possible. Tout au long de la série, Daenerys Targaryen a réussi à fédérer une communauté aussi importante que variée, autour de sa propre cause. Ce qui va les convaincre, c'est sa propre personnalité, sa vision, son charisme, son autorité et sa bienveillance. Ainsi, nombreux seront ceux qui rallieront sa cause. Jorah Mormont (pourtant en charge de l'espionner), Barristan Selmy, Daario Naharis, Varys, Tyrion Lannister. Autrefois ennemis, ils seront tous séduits et convaincus de ses aptitudes à gouverner les Sept Royaumes. Aux portes des cités de Yunkaï (saison 3, épisode 10) et de Meereen (saison 4, épisode 4), ce seront les esclaves qui verront en elles une libératrice et même une mère, lorsque les esclaves de Yunkaï la portent en triomphe en l'appelant Mhysa. Daenerys réussit ainsi à faire grandir sa communauté de manière impressionnante par ses actes et ses traits de caractère.



3. Une confiance en sa cause et les membres de sa communauté


Pour un Community Manager, animer une communauté, c'est également établir un rapport de confiance, vis-à-vis de l'employeur mais aussi de ses membres. En effet, pour une entité, être présente sur les réseaux sociaux n'est pas sans risque pour sa réputation. Elle doit avoir confiance dans le professionnalisme de son Community Manager et la bienveillance des internautes. Quant au Community Manager, il sera d'autant plus facile pour lui d'animer sa communauté, s'il réussit à développer un climat de confiance avec ses membres qui seront plus à même de s'impliquer et de défendre à l'occasion la marque.

Daenerys, elle, est très confiante dans la cause qu'elle représente. Elle poursuit son objectif de libérer les esclaves du continent et de s'emparer du trône de fer. Dans sa quête et face à l'augmentation de sa communauté, on remarque un rapport de confiance très fort entre elle et sa communauté. Le meilleur exemple est celui d'Astapor, où elle achète une armée de 8000 soldats-esclaves, les Unsullied (saison 3, épisode 4). Cela s'apparente à de l'achat de fans, pratique très controversée à juste titre et peu efficace si l'on recherche de l'engagement. Le talent de Daenerys a été ici de les libérer aussitôt de leur contrainte d'esclave avec l'espoir d'obtenir leur soutien. Elle réussit ainsi à fédérer une communauté désormais beaucoup plus impliquée autour de sa cause. Ce fut également le cas dans le dernier épisode la 1ère saison où elle libère les esclaves des Dothrakis en espérant qu'ils la suivent. Un succès moins unanime qu'à Astapor, mais un succès tout de même. Ces exemples me rappellent une opération de Burger King en Norvège il y a 2 ans. Sur sa Page Facebook, la chaîne de restauration rapide proposait un Bic Mac gratuit (de son concurrent McDonald's) en échange d'un bannissement de sa Page Facebook. Un test de fidélité qui a fait perdre à Burger King 80% de ses fans norvégiens, mais lui a fait gagner par la suite un taux d'engagement 5 fois supérieur (plus de détails). Ce rapport de confiance entre Burger King et ses fans et Daenerys et son peuple, leur permet de bénéficier d'une communauté dévouée, plus solide et plus impliquée pour défendre leurs causes. On retrouve aussi cette confiance envers les membres de sa communauté lorsqu'elle accueille ses anciens ennemis Daario Naharis, Tyrion Lannister, lorsqu'elle nomme un ancien esclavagiste, Hizdahr zo Loraq, comme ambassadeur pour la représenter à Yunkaï (saison 4, épisode 7) et puis lorsqu'elle s'avance, sans protection, dans la foule des esclaves de Yunkaï l'acclamant et la portant en triomphe (saison 3, épisode 10).



4. Une mise en avant de ses ambassadeurs

Avoir une communauté dévouée et fidèle ne suffit pas. Le Community Manager doit valoriser ses membres en les impliquant pour faire vivre la communauté. Dans Game of Thrones, Daenerys Targaryen n'a de cesse de mettre en avant ses compagnons notamment par l'intermédiaire de son conseil où elle valorise l'opinion de chacun des membres. Elle intègre ainsi dans son conseil des représentants des différentes populations de sa communauté. On retrouve donc parmi ses conseillers un représentant de son armée d'Unsullied, Torgo Nudho, qui est choisi par les officiers eux-même, un ancien esclave de Meereen, Mossodor et un ancien esclavagiste de la même cité, Hizdahr zo Loraq. Cette diversité dans son conseil, lui permet d'avoir une vision globale des aspirations et opinions de sa communauté. Une communauté dont elle se préoccupe de tous ses membres, plus ou moins prestigieux, comme lorsqu'elle réagit avec sévérité quand l'un de ses 8000 soldats se fait égorger par l'un des Fils de la Harpie (saison 5, épisode 1). Autre exemple illustrant cette considération envers les membres de sa communauté, lorsque Jorah Mormont réussit à la convaincre de ne pas envoyer Daario Naharis reconquérir avec force Yunkaï (saison 4, épisode 7). Elle suit ses conseils et lui demande de rapporter à Daario Naharis le fait qu'il lui a fait changer d'avis ("Tell him I've change my mind. No. Tell him you changed my mind") pour lui montrer de la gratitude et renforcer l'implication de l'un de ses "fans" les plus dévoués.



5. Une prise en compte des critiques négatives et des sollicitations


Pour une marque, être présente sur les réseaux sociaux, c'est aussi s'exposer aux sollicitations et critiques des internautes, membres ou non de sa communauté. La mission du Community Manager implique donc une attention et une diplomatie particulières vis à vis de toutes ces requêtes dont certaines pourraient nuire à la réputation de la marque qui l'emploie et provoquer des bad buzz. 
Dans Game of Thrones, Daenerys a été confrontée à de nombreuses mésaventures dans sa quête du trône de fer, notamment à Meereen. Des obstacles qu'elles a su contourner grâce à son sens du compromis et le soutien de sa communauté. Lors de l'approche de la cité de Meereen (saison 4, épisode 1), elle est confrontée en guise d'avertissement, à des esclaves crucifiés tous les miles (163). Loin de les ignorer, elle décide d'y faire face en refusant qu'on ne les enterrent avant son passage ("I will see each and everyone of their faces"). Une fois dans la cité conquise, elle est soumise aux doléances des nouveaux membres acquis, esclavagistes ou esclaves. Elle accepte, contre ses convictions, les requêtes d'un ancien esclave désirant repartir vers son maître et de Hizdahr zo Loraq, fils d'esclavagiste voulant enterrer son père crucifié selon ses ordres. Elle se retrouve aussi confrontée au comportement de ses dragons, qui ont tué une petit fille et des chèvres. Elle rembourse trois fois le prix des chèvres au berger et décide à contre-cœur d'enfermer ses dragons pour le bien de sa communauté, alors qui sont parmi les ambassadeurs les plus fidèles à sa cause. Plus tard, toujours à Meereen, elle subit la rébellion des Fils de la Harpie et prend comme décision pour ramener la paix dans la cité, de réouvrir les fosses de combat, comme lui avait conseillé Hizdahr désormais son conseiller. Elle mit du temps à accepter à cette requête car contraire à ses idées, mais accepte finalement et avoue même s'être trompée sur ce point (saison 5, épisode 5). Il y a ici un parallèle avec les marques victimes de bad buzz et qui peinent souvent à prendre leurs responsabilités en avouant leurs fautes, ce que Daenerys finit par faire dans cet exemple. Pour favoriser la paix dans la cité, elle prend même la décision d'épouser Hizdahr, étant un représentant d'une ancienne famille noble de la cité, donc un membre influent de sa communauté (marketing d'influence).


Auparavant, à Astapor, où elle se procure son armé d'Unsullied (saison 3, épisode 4), Daenerys négocie avec un maître esclavagiste qui l'insulte en permanence en valyrien pensant ne pas être compris. Pour le bien de la négociation en vue de l'obtention d'une armée pour son projet, elle garde son calme (comme le doit tout Community Manager face aux insultes), mais une fois la transaction conclue elle se débarrasse de ce hater avec autorité. Elle bénéficie également de l'aide de sa communauté qui se porte à son secours, comme lorsque Jorah Mormont la sauve d'une tentative d’empoisonnement sur un marché ou quand les Dothrakis la débarrassent de son frère Viserys devenu un troll encombrant (saison 1, épisode 6). 




Qu'elle soit reine, khaleesi ou mhysa, Daenerys Targaryen a démontré dans sa quête du trône de fer ses aptitudes à s'intégrer à une communauté étrangère, à la faire grandir rapidement autour de la cause qu'elle incarne, tout en la consolidant en prenant le risque de la réduire. Elle a su montrer également un sens de l'écoute, de la gestion des critiques et de la valorisation de ses membres les plus impliqués. Bref, une Community Manager idéale que toute entreprise souhaiterait recruter. A défaut, je suis sur le marché (mon CV).








vendredi 12 juin 2015

Etude de cas: Le licenciement du Community Manager des Houston Rockets

Être Community Manager implique une grande responsabilité. Et lorsque la publication d'un tweet crée la polémique, cela peut devenir problématique pour son auteur. C'est ce qui est arrivé à Chad Shanks, Community Manager de l'équipe de NBA des Houston Rockets, licencié par son équipe de basket à cause d'un tweet publié après une victoire.

Alors que les finales de NBA entre les Cleveland Cavaliers et les Golden State Warriors se jouent actuellement, j'ai eu envie de revenir sur une polémique ayant impliqué fin avril le Community Manager de l'équipe des Houston Rockets provoquant son licenciement. Cet épisode a été très relayé par les médias, notamment français, mais sans vraiment être analysé sur les raisons et les interrogations autour de ce licenciement.

Capture d'écran du tweet ayant provoqué le licenciement de son auteur






vendredi 29 mai 2015

Quand Twitter aide à la lutte contre les nids de poule au Panama

Au Panama, afin d’alerter les autorités sur l'état désastreux des routes, l'émission de télévision Telemetro Reporta a pris l'initiative d'installer des boutons connectés dans des nids de poule, permettant de twitter au passage des automobilistes. Un dispositif original, tant par le fond que par la forme.




En partant du constat qu'il existe une contradiction entre la modernité des bâtiments de la capitale Panama City et l'état de ses routes, la chaîne de télévision panaméenne Telemetro, par l'intermédiaire de son programme d'information Telemetro Reporta, a pris les devants en déployant tout un dispositif permettant d'y remédier avec l'aide de Twitter.



L'opération, dénommée El Hueco Twitero (le trou qui twitte), consiste en l'installation d’objets connectés sous forme de disques estampillés d'un hashtag, à l'intérieur des nids de poule les plus dangereux de la ville. Le passage de véhicules sur ces disques active l'envoi de tweets par l'intermédiaire d'un compte Twitter dédié, mentionnant le compte Twitter du ministère des travaux publics panaméen. Ces tweets, tous différents, alertent ainsi du danger de ces nids de poule directement au ministère responsable et souvent sur le ton de l'humour (cf. exemples ci-dessous). Sur le site web de l'opération, une carte Google Maps personnalisée répertorie ces nids de poule afin de faciliter le travail du ministère.


De même, il est intéressant de constater que l'initiative de cette opération relève d'un média. Ce n'est normalement pas le rôle d'une émission de télévision d'informations de sensibiliser autour de ce problème, avec autant d'implication. Mais il est vrai que si un problème comme celui-ci impacte de manière importante le quotidien de nombreux panaméens, donc de téléspectateurs, une émission de télévision peut apporter son poids médiatique pour faire pression sur les autorités, renforçant ainsi son image de service et de proximité envers son audience, que doit apporter une émission de télévision comme celle-ci.

A l'étranger, des initiatives citoyennes existent pour avertir les autorités de la présence de nids de poule, notamment en Angleterre (Mr Pothole, @Pothole_Man) ou à Chicago (@ChiPotholes). Mais ici, l'utilisation de ces disques connectés, accompagnée d'un fort relais médiatique, rend la démarche beaucoup plus ludique et surtout efficace, en attestent les nids de poule réparés qui sont répertoriés dans la vidéo.



mercredi 27 mai 2015

Un clip de rap tourné en 1 heure pour l'opération #PackMoreIntoLunch de KFC

Dans le cadre de son opération #PackMoreIntoLunch, KFC en Grande Bretagne a défié le rappeur britannique Chip et son équipe de réaliser un clip vidéo en une heure, soit le temps de la pause déjeuner. Un dispositif intéressant car le clip vidéo s'intègre parfaitement à l'opération de KFC, sans avoir à subir de placement de produit de la part de la chaîne de restauration rapide.



Dans un précédent billet, j'ai étudié les relations particulières qu'entretiennent les marques avec la musique, par leur implication dans la réalisation de clips vidéo. Je dénonçait particulièrement la mainmise de certaines marques dans le processus créatif, où la démarche promotionnelle prenait le pas sur l'artistique. Ici, le cas de KFC est différent, avec une collaboration plus respectueuse de l'aspect artistique.

Cette collaboration prend la forme d'un clip étant associé à l'opération #PackMoreIntoLunch lancée par KFC sur Twitter. Le principe est d'inciter les twittos britanniques à publier une photo de leur pause déjeuner accompagnée du hashtag de l'opération, afin de leur faire gagner un repas gratuit dans l'un des restaurants de la chaîne. Et pour accompagner ce dispositif, KFC a fait appel au rappeur anglais Chip en le défiant de réaliser un clip en une heure, soit plus ou moins l'équivalent de la pause déjeuner.



La chaîne de restauration intervient ici dans le processus créatif de manière très limitée, puisque son intervention réside seulement dans l'imposition d'une contrainte de temps. Une contrainte délicate, puisqu'en une heure, le clip a dû être tourné puis monté. Un défi parfaitement relevé dans les temps, même s'il est vrai que le clip réalisé reste peu original et assez simple.



Résultat, une collaboration plutôt intéressante et intelligente. KFC a su garder ses distances dans le processus créatif en n'imposant pas de placement de produits dans le clip (uniquement une mention en début de clip et la présence de sandwiches dans la vidéo making-of). Elle a "seulement" imposé une contrainte de temps au rappeur Chip et à son équipe, qui ont parfaitement joué le jeu ("An hour is the time most people are given for lunch each day right? We wanted to show what an hour can offer when you seize the opportunity to do something creative").


Sources:
Ads of the World
Celebrity Intelligence


mardi 7 avril 2015

Un Food Truck MasterChef pour promouvoir la Charente-Maritime

Le département de la Charente-Maritime est en tournée promotionnelle en cette fin de semaine à Paris puis Lille à bord du Food Truck MasterChef. Une opération originale pour faire découvrir le département grâce à sa gastronomie.






samedi 4 avril 2015

Un clip musical peut-il devenir un spot publicitaire?

Des exemples récents de collaborations entre des artistes et des marques prenant la forme de clips musicaux, me permettent de soulever une interrogation concernant le rôle de ces clips pour les artistes. Que ce soit UZ pour Mennen ou Singtank pour Bailly, le clip musical doit-il être de nature promotionnelle?







samedi 21 mars 2015

Top 5 des opérations de communication des sponsors de l'équipe de rugby d'Angleterre

A l'occasion du fameux Crunch opposant le XV de France à celui de la Rose ce samedi après-midi, je vais mettre en avant 5 opérations de communication émanant de sponsors de l'équipe anglaise qui me semblent intéressantes. Nous étant supérieurs sur un terrain de rugby, les Anglais le sont peut-être aussi sur le terrain de la communication. Voici donc 5 exemples dont les sponsors du XV de France peuvent s'inspirer.


source photo: EnglandRugby.com




mardi 10 mars 2015

ESPN transforme un bus en cabinet d'ophtalmologie pour promouvoir la Champions League au Brésil

Pour promouvoir la diffusion de la Ligue des Champions au Brésil, la chaîne de télévision ESPN  a proposé aux passants de faire évaluer leur vue de manière assez originale dans un bus transformé en cabinet d'ophtalmologie.